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Former à l’UX Research par la pratique : cas d’école

Rien de pire qu’une avalanche de théorie quand on nous enseigne l’UX Design et l’UX Research. Ces deux pans de la conception centrée usages se nourrissent profondément du contexte dans lequel ils sont situés : il ne sert pas à grand chose d’apprendre en détail comment concevoir un service blueprint ou un experience map si l’on n’a pas de données réelles à portée de main, ni de problématique liée. Cela en fait un exercice incomplet duquel on ne peut pas tirer les bonnes conclusions.

Un des aspects auxquels je tiens tout particulièrement quand j’interviens en écoles supérieures est de proposer des modules immédiatement pratiques. Pour accompagner au mieux les Master 1 et 2 spécialité UX design à l’ESD Lyon dans la découverte de l’UX Research, j’ai choisi de leur proposer d’étudier les usages concrets de projets libres existants. Rien de mieux que de pouvoir interroger de vraies personnes, d’avoir accès à des données de terrain concrètes et de savoir que nos recherches peuvent alimenter les réflexions de vraies parties prenantes dans un projet de conception de logiciel libre.

Les bénéfices sont multiples : non seulement les étudiant·es peuvent interroger de vraies personnes dont les usages ne sont pas fictifs, mais l’avantage indéniable pour moi est l’ouverture de leur culture numérique sur toute une philosophie qui leur est trop souvent totalement inconnue. Parmi les retours que j’obtiens en fin d’année, pas mal d’entre elle et eux me remercient pour la découverte et la remise en question de certaines certitudes qu’ils avaient à propos du numérique et des plateformes sociales.

Enfin, je crois profondément à la société de contribution. Je plante le décor immédiatement aux étudiant·es et leur propose de se mettre dans une posture de conseil, avec des dossiers de rendu qui peuvent être adressés directement aux concepteurs (et conceptrices, même s’il y en a peu) des logiciels étudiés. Il me paraît fondamental de polliniser les esprits avec l’idée qu’il existe des alternatives, des modes d’action et de réflexion différents qui ne s’insèrent pas tous dans le capitalisme de surveillance et la course à un engagement creux.


Le contexte et la problématique

Les deux promotions ont planché sur une problématique commune à quatre logiciels libres, décentralisés et fédérés : Mastodon, PeerTube, Mobilizon et PixelFed :

À travers l’étude des usages existants, comment contribuer à réduire le fossé entre les logiciels / plateformes libres et les usagers « comme vous et moi » ?

Les résultats

Mastodon : dossier de rendu de Marine Sestier – Marie Castano – Guillaume Eudes – Chloé Reuil à consulter sur Notion.

Pixelfed : dossier de rendu de Sarah Wolfgarten & Laurie Meyer.

Mastodon : dossier de rendu de Frédéric Tapia, Mélanie Granjon, Baptiste Blondelle

Mobilizon : dossier de rendu de Mathilde Villanti , Claire Orvain, Thibault Dabout